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L’homme qui refusait de mourir de Nicolas Ancion… Et puis quoi encore ?

 

Un cauchemar réveille Alex Vidal, sorte de détective privé free-lance… Mauvais rêve prémonitoire ? Alex Vidal a rêvé de son arrière grand-mère de 108 ans, torturée par des médecins ricanants… Son cauchemar a une telle impression de réalité – d’être un appel au secours de la dite aîeule qu’il se précipite très vite au chevet de la potentielle victime. Le récit -alerte – écrit en courts chapitres – à base de Tu – alterne entre fantastique et roman policier. Très vite, des recherches scientifiques autour de l’immortalité impose une autre dimension à cette longue nouvelle, à ce court roman… paru dans la collection Contes illustrés pour adultes. Ce livre « s’inspire librement des recherches de François Taddéi sur le vieillissement des bactéries et la transmission du savoir dans la nature… »
Les images de Killofer s’inscrustent parfaitement au fil de l’histoire : images ancrées dans la réalité avec des fantasmagories oniriques…

Voici un extrait, page 34 :

« Tu n’imagines pas que le pire est encore à venir.

A vrai dire, le pire est sans doute toujours devant, du moins si l’on considère que mourir fait partie des pires choses qui peuvent nous arriver. Les pessimistes diront que la naissance est bien plus redoutable, que c’est elle qui est à l’origine de tout ce qui nous arrive par la suite. Ce n’est pas faux, sans doute. Les morts pourraient nous éclairer sur le sujet, eux qui ont traversé les deux, mais ils n’ont plus le droit à la parole. C’est injuste, mais c’est ainsi, il faut bien l’accepter.

Les super pessimistes, quant à eux, diront que c’est l’apparition de la vie sur cette planète qui est la cause de tous les malheurs. Le premier unicellulaire, avec sa face de membrane et son patrimoine génétique en pagaille, aurait mieux fait de mettre fin à ses jours sans prendre le temps d’engendrer des congénères. Un bon suicide initial aurait fait disparaître à tout jamais les dépressions et les maladies orphelines, les amputations, les sévices de tous ordres, la torture, la faim dans le monde et le strabisme divergent.

Les super pessimistes ont le don de rendre les choses simples, à défaut de les rendre joyeuses. »

Trop brève réflexion sur la mort, sur les recherches scientifiques de savants fous, sur ces collusions entre argent et monde de la recherche, ce récit allêchant aurait mérité un développement plus vaste… tellement le thème semble actuel.

Silence.

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L’homme qui refusait de mourir / Nicolas Ancion ; illustré par Patrice Killofer ; avec la participation de François Taddéi, chercheur en biologie. – Paris : Dis Voir, sept. 2010. – (Collection contes illustrés pour adultes).

a bande annonce du livre sur le site de Nicolas Ancion. C’est drôle j’ai choisi la même image de Killofer pour illustrer ce billet ! 😉