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« Il est intéressant de contempler un rivage luxuriant… » Charles Darwin

« Il est intéressant de contempler un rivage luxuriant tapissé de nombreuses plantes appartenant à de nombreuses espèces abritant des oiseaux qui chantent dans les buissons, des insectes variés qui voltigent çà et là, des vers qui rampent dans la terre humide, si l’on songe que ces formes si admirablement construites, si différemment conformées, et dépendantes les unes des autres d’une manière si complexe, ont toutes été produites par des lois qui agissent autour de nous. Ces lois, prises dans leur sens le plus large, sont :
* la loi de croissance et de reproduction ;
* la loi d’hérédité qu’implique presque la loi de la reproduction ;
* la loi de variabilité, résultant de l’action directe et indirecte des conditions d’existence, de l’usage et du défaut d’usage ;
* la loi de multiplication des espèces en raison assez élevée pour amener la lutte pour l’existence, qui a pour conséquence la sélection naturelle, laquelle détermine la divergences des caractères, et l’extinction des formes moins perfectionnées.
Le résultat direct de cette guerre de la nature, qui se traduit par la famine et par la mort, est donc le fait le plus admirable que nous puissions concevoir, à savoir : la production des animaux supérieurs.
N’y a-t-il pas une véritable grandeur dans cette manière d’envisager la vie ?« 
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(Charles Darwin, L’origine des espèces)
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. (photo N. Martin)
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Darwin… Copernic, Galilée, Freud, Stephen Jay Gould… des phares pour nous, les hommes… engoncés dans nos peurs de mourir et de vivre… J’aime bien rapprocher ceux d’entre-nous que l’on étiquètent comme scientifiques avec les artistes, les poètes, les écrivains. La frontière de la compréhension est souvent si ténue que les intuitions des uns sont souvent confirmées par les autres.
Phares… parce qu’il y a le poème éponyme du sieur Baudelaire.
Après Gould, j’aborde aux rivages d’un autre seigneur de chair, d’os et d’intelligence : Pascal Picq.
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« Qui s’y frotte s’y p… » (A.R.)
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Silence

J’aime les nuages… les merveilleux nuages !

« J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !« 

(Charles Baudelaire, l’étranger in Petits poèmes en prose, 1862)

Des stratocumulus au-dessus de la Méditerranée un jour de novembre 2007.
(Photo : Nathalie Martin)

Trois occasions de lever les yeux au ciel :

un merveilleux roman : la théorie des nuages de Stéphane Audeguy (Gallimard, 2005) où vous retrouverez le pharmacien anglais Luke Howard, un des premiers à avoir décrits et nommés ces objets volants non identifiés à l’époque (autour de 1802) ;

Le guide du chasseur de nuages de Gavin Pretor-Pinney (Trad. Judith Coppel-Grozdanovitch. – Lattès, 2007), une publication officielle de l’association citée ci-dessous ;

Pour voir d’autres images et rencontrer d’autres fondus de nuages , rejoignez le site de la Cloud Appreciation Society

Et leur manifeste du chasseur de nuages en anglais et traduit ci-dessous par Judith Coppel-Grozdanovitch :

Nous pensons que les nuages sont injustement dénigrés et que la vie serait incomparablement plus pauvre s’ils n’existaient pas.

Nous croyons que les nuages sont des poèmes de la Nature, les plus équitables parmi ses bienfaits car chacun peut les observer à loisir.

Nous nous engageons à combattre sans relâche le diktat du « ciel bleu » chaque fois que nous les rencontrerons, car la vie serait d’un ennui sans nom si nous étions condamnés à la monotonie d’un éternel ciel sans nuage.

Nous nous efforcerons de rappeler aux gens que les nuages expriment les humeurs de l’atmosphère et qu’à ce titre, comme les expressions humaines, ils sont sujets à interprétations.

Nous pensons que les nuages parlent aux rêveurs et que l’âme s’enrichit à les contempler. En vérité, ceux qui s’abandonnent aux évocations suscitées par leurs formes feront l’économie d’une psychanalyse.

Et nous déclarons donc à qui veut l’entendre :

« lève les yeux, émerveille-toi de l’éphémère beauté, et vis ta vis la tête dans les nuages« 

Alors, vous signez ?

Silence

Membre n° 11735 de la Cloud Appreciation Society