Dans ce nouveau billet de Réjane, vous trouverez la suite de son billet au long cours » De l’œuvre au spectacle vivant… en trois rencontres…« . Nous avions vogué avec l’ écrivain et éditeur Christian Poslaniec qui anime une collection de théâtre pour la jeunesse chez Retz ; puis poursuivi notre voyage avec Frédérique, sa fille, metteur en scène et comédienne, avec une première escale dans les coulisses d’un de ses spectacles. Nous retrouvons aujourd’hui, Frédérique, dans le tryptique suivant :
Les groupes théâtre de Frédérique : du bonheur dans le quotidien
suivi de
Entre répétitions et spectacle, Frédérique m’accorde un entretien
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Une mini-odyssée comme en rêve : « Le bout du bout du monde » , une création pour les petits, avec Frédérique Poslaniec, Hélène Arthuis et les marionnettes de Jean-Pierre Lopez
Bonne lecture à vous,
A venir, un billet sur un merveilleux créateur de marionnettes : Norbert Choquet…
Silence
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Les groupes théâtre de Frédérique :
du bonheur dans le quotidien
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Le dimanche 29 novembre à Vernie (72), c’est marché de l’Avent à la salle des fêtes. Les visiteurs, nombreux, musardent entre les étals. Soudain, on installe des chaises devant la scène que dissimule un lourd rideau. On s’assoit, attentifs à ce qui arrive, tandis que Frédérique Poslaniec, tunique rouge et bonnet assorti, annonce au micro son groupe d’ados.
Le théâtre s’est invité au marché de Noël : le visiteur était un chaland, il devient spectateur.
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Les ados du groupe de Théâtre de Neuvy en Champagne (72) nous font un cadeau théâtre
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En travaillant régulièrement avec des groupes d’amateurs de théâtre, Frédérique Poslaniec met du bonheur dans le quotidien.
Les enfants qui la retrouvent après l’école à Savigné L’Evêque le savent bien. La troupe d’adultes, venant travailler le théâtre en soirée, le savent aussi.
Quant aux ados, capables de préparer en un temps record une prestation sur Noël qui créera l’évènement, ils nous font un cadeau théâtre, et c’est un bonheur !
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Mettre en scène : un challenge
Lorsque je questionne Frédérique au sujet de ses mises en scène, alors que je viens d’assister à deux séance de répétitions avec ses comédiens amateurs, Frédérique me présente ce travail ainsi : « Mettre en scène est une activité qui découle à la base de mon métier de comédienne« . Frédérique, que la magie du spectacle a saisie très jeune, met son énergie, sa sensibilité et son goût du beau au service des projets de scène qu’elle vise.
Qu’il soit collectif, à deux ou individuel, que sa réalisation nécessite une année de travail ou qu’elle s’effectue « à l’arrache », chaque spectacle est pour Frédérique un défi à relever.
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Du sur mesure
Revenons au Marché de l’Avent. Nous sommes dimanche 29 novembre. Dehors, il fait gris et il vente, tandis qu’une bonne chaleur règne dans la salle tout en longueur qui reçoit les gens. Il reste un petit mois avant Noël, et la comédie que sont en train de représenter sur scène les ados est justement une digression sur Noël. Vêtus des costumes de Père Noël, de Roi mage, de père Fouettard, de Saint Nicolas, ou alors sortis du lit en longue chemise de nuit, les jeunes gens s’amusent, en un large tour d’horizon, à nous réécrire le 25 décembre.
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Une pièce taillée pour les fêtes, couchée sur le papier par Frédérique (à gauche) à partir d’un travail commun d’improvisation
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C’est pointu et c’est drôle, c’est de circonstance, et si ça tombe à pic, si ça colle à la situation, aux acteurs et aux spectateurs du moment que nous sommes, ce n’est pas par hasard.
A la fin de la prestation, j’ai le fin mot.
Frédérique, qui n’avait pas quitté des yeux ses « poulains » et qui avait même rejoint la scène pour terminer le spectacle avec eux en chanson, peut à présent me parler.
Elle m’apprend alors que la pièce est du sur mesure. Elle l’a couchée sur le papier quelques jours plus tôt à partir d’un travail commun d’improvisation sur le thème de Noël.
Dès le lendemain, constatant que le groupe d’enfants qu’elle encadre travaille également sur un spectacle écrit par ses soins, je considérai indispensable de la questionner sur le sujet.
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Entre répétitions et spectacle,
Frédérique m’accorde un entretien
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J’avais vu mentionné le nom de Frédérique Poslaniec dans un livre de la collection « Premiers rôles » consacré au théâtre. Le chapitre qu’elle signait donnait des indications de mise en scène sur la pièce qui était publiée. J’avais apprécié une écriture directe, des conseils bien vus, et noté un appel à la créativité qui m’avait plu.
Christian Poslaniec, l’écrivain auquel Silence et moi nous intéressons depuis plus d’un an maintenant, nous avait indiqué, par l’intermédiaire des livres de cette collection, le chemin du théâtre.
Sa fille Frédérique, qui a accepté de me montrer son travail, me permet d’emprunter ce chemin : elle m’emmène sur les planches, et, entre une séance de préparation de son groupe théâtre et la représentation de son spectacle, m’accorde un entretien.
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Réjane : Tu es metteur en scène, comédienne, tu diriges la compagnie Théâtre Tout Terrain, que tu as créée en 2000, tu crées des lectures, des spectacles, tu es chanteuse, tu encadres et mets en scène des comédiens amateurs enfants et adultes.
Ta vocation a-t-elle pris naissance dans le cadre d’ateliers théâtre ?
Frédérique Poslaniec : Pas du tout. Mon envie au départ était de faire de la scène. J’ai eu l’habitude petite d’aller voir des spectacles et j’ai eu un jour un déclic. Un spectacle m’a enthousiasmé, c’était des ballets polonais, des danses donc. Ce spectacle était extraordinaire pour l’énergie qu’il dégageait et m’avait transportée.
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« J’ai eu l’habitude petite d’aller voir des spectacles et j’ai eu un jour un déclic…«
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R : Si tu devais nous parler des points forts de ton parcours, que choisirais-tu de nous dire ?
FP : Les points forts dans ce métier c’est les rencontres qu’on fait. J’ai fait des rencontres marquantes avec certains metteurs en scène lorsque je débutais en tant que comédienne. Nadine Rémi a été quelqu’un de très important dans mon parcours. C’est un mentor. Elle m’a appris beaucoup de choses d’un point de vue scénique. D’un point de vue professionnel en général, j’ai beaucoup appris et compris comment fonctionne ce métier à tous les niveaux, (pas seulement sur scène mais aussi derrière la scène, devant la scène, derrière une caméra, administrativement aussi) grâce au Théâtre du Guichet Montparnasse, et à Annie Vergne qui dirigeait ce théâtre. Elle m’a permis d’être de l’autre côté du rideau. J’étais comédienne dans ce lieu mais je travaillais aussi sur la programmation. J’ai eu ainsi l’occasion de voir énormément de spectacles, et c’est très formateur. Lire aussi est très formateur et j’ai beaucoup lu de textes à cette époque-là.
R : Ce métier t’a-t-il apporté des déceptions ?
FP : Oui, forcément. Quand on démarre dans ce métier, qu’on a quinze ans ou dix sept ans on a beaucoup d’illusions. On pense que le travail, le talent ou l’envie vont suffire à mener une carrière comme on imagine. On se projette dans une norme retransmise par les médias qui n’est absolument pas la norme des gens qui pratiquent ce métier. Sauf à quelques exceptions près, c’est rarement un parcours où on monte en haut de l’affiche. C’est pierre à pierre qu’on bâtit son chemin, et la reconnaissance publique n’est pas forcément au rendez-vous. Et pour autant, on pratique quand même ce métier.
R : Tu dis : « C’est pierre à pierre qu’on bâtit son chemin « . Est-ce que parfois, tu as dû ramer ?
FP : Oui, certainement j’ai ramé et je rame encore par moments. Mais j’estime que j’ai eu aussi beaucoup de chance.
Parce que j’ai décidé de faire ce métier et qu’à l’heure actuelle vingt cinq ans plus tard, j’en vis. J’ai réussi à réaliser ce que j’avais envie de faire et à m’en sortir à peu près économiquement ce qui n’est pas donné à tout le monde, surtout à l’heure actuelle.
R : Tu as eu envie, parfois, de changer de métier ?
FP : Non pas du tout. J’ai envie d’évoluer, de ne plus forcément faire tout à fait les mêmes choses. Je me dirige beaucoup plus vers les parties musicales et chantées. C’est ce qui m’intéresse de plus en plus. Mais ça reste dans le domaine du spectacle.
Ce que j’aime dans ce métier est qu’on travaille avec des gens. J’ai envie d’apporter aux gens un moment d’évasion, un moment de bonheur, de réflexion. Mon travail avec des groupes d’enfants ou d’adultes c’est aussi ça : leur permettre de changer leur quotidien, de voir les choses sous un autre angle, et d’avoir du plaisir.
Si je devais changer de métier, ce serait pour être encore plus utile.
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« J’ai envie d’apporter aux gens un moment d’évasion, un moment de bonheur, de réflexion… »
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R : Ta compagnie propose un menu de lectures animées qui sont d’une grande saveur littéraire :
Jean Anouilh, Prévert, Aragon, Maupassant, Daudet, Perrault, Andersen, Kafka, et bien d’autres, font partie des auteurs que tu donnes en lecture dans le cadre de véritables petits spectacles : « Drôles de bêtes« , « Histoires à fond de train« , « Histoires de pantoufles« , « Histoires de l’histoire« , etc.
Peux-tu nous parler de ces lectures ? D’où te vient l’idée des thèmes ?
FP : Les thèmes viennent parfois de commandes : on me demande de venir lire sur un thème précis, et à ce moment-là, je fais une recherche sur ce thème. Parfois ça correspond à des envies que j’ai moi, simplement.
R : Ta lecture « Histoires à fond de train » possède un titre qui attire la curiosité. Que pourrais-tu nous dire de cette lecture ?
FP : C’était une envie. J’avais eu l’occasion de lire plusieurs textes autours du train, et je me suis dit que c’était un thème intéressant qu’on pouvait peut-être exploiter dans les gares. Cette lecture s’articule autours d’une nouvelle « L’homme au sac à dos vert » d’un auteur estonien, Arvo Valton. Elle raconte comment un homme qui a décidé de lire dans une gare intrigue les gens puis au bout d’un moment, inquiète les pouvoirs publics. Ça monte en puissance. On se demande si ce n’est pas un complot contre l’état. Il y a même les services secrets qui viennent se renseigner sur lui. Jusqu’au point où on se dit on va l’arrêter, parce qu’il lit à voix haute dans une gare. Cette nouvelle m’avait beaucoup plus, et j’avais envie d’articuler sur ce thème d’autres choses.
R : Comment choisis-tu les textes de tes lectures?
FP : Souvent je me base sur un texte ou deux que je connais déjà, ou que j’ai envie de découvrir parce que j’en ai entendu parler, et puis après je fais de la recherche. Je lis beaucoup. Ensuite, je relie les textes entre eux, avec un jeu de scène ou un personnage.
R : En tant que créatrice de lectures animées et de spectacles originaux, tu es amenée à prendre la plume. Tu écris aussi des scènes pour les groupes d’amateurs que tu encadres. Etre metteur en scène, créer des spectacles, sont des activités qui sont donc non seulement en lien étroit avec les textes mais qui consistent souvent à en écrire.
Est-ce que tu aimerais aller plus loin avec l’écriture ?
FP : Aller plus loin dans l’écriture me plairait. J’ai du goût pour ça, mais il faudrait que j’ai une autre vie pour pouvoir vraiment écrire. Il faut une concentration, pouvoir se poser à sa table, pouvoir se relever la nuit quand on a une idée. J’aime ça. C’est vrai que c’est agréable à faire, mais étant souvent à l’extérieur, j’ai du mal à me poser pour écrire. Je le fais là parce que j’en ai l’utilité concrète pour les spectacles que je monte avec mes groupes d’amateurs. Je ne trouve pas toujours des écrits qui s’adaptent aux groupes que j’encadre, donc je suis souvent amenée à écrire des choses à partir d’improvisations qu’ils me proposent. J’écris au fur et à mesure de mes activités et c’est toujours en lien avec celles-ci.
R : On pourrait donc dire des textes que tu écris pour les ados ou les enfants avec qui tu travailles qu’ils sont faits sur mesure. Ils correspondant à un projet précis avec un groupe donné et par conséquent, ne peuvent pas être utilisés dans un autre contexte Est-ce que ça ne te chagrine pas de réaliser des productions écrites qui, une fois qu’elles ont servi, passent aux oubliettes ?
FP : Non, ça ne me chagrine pas parce que c’est bien de repartir sur autre chose, une autre aventure. Mais il peut m’arriver de reprendre quelque chose que j’ai écrit et de l’utiliser pour un autre projet. Dans ce cas, à partir d’une même base, je réadapte au nouveau groupe. Alors il est bien évident que je ne vais pas refaire le même spectacle trois fois dans l’année car cela m’ennuierait. Mais au bout de sept huit ans on peut reprendre les écrits antérieurs et les rénover. Et ça reste vivant.
R : Ressens-tu une fierté particulière lorsque tes groupes travaillent sur un spectacle dont l’écriture te revient ?
FP : Sincèrement non. Là où je suis contente c’est quand ça roule bien, que ça tourne. Je sais d’où on est parti, de quelques improvisations, et je suis contente d’avoir réussi à transformer ça. C’est un challenge. Mais fière que ce soit mon texte non, je n’ai pas de fierté avec ça.
R : Tu es contente que ça fonctionne, qu’il s’agisse indifféremment de ton texte ou de celui d’un autre auteur ?
FP : Oui. Ce qui m’intéresse est le but final, le spectacle en lui-même. Le plaisir qu’on a en tant que spectateur une fois que tout est prêt, que tout est fini.
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« Ce qui m’intéresse est le but final, le spectacle en lui-même… »
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R : Ton père est écrivain. Tu es metteur en scène. Vous êtes l’un et l’autre dans la pratique de deux activités professionnelles bien différentes. Pourtant, lorsque met en parallèles vos productions : les livres pour lui, les spectacles pour toi, on trouve de nombreux points communs : l’exigence, la quantité, la variété, l’inventivité.
Ton père t’a t-il guidé, aidé ? A-t-il eu une influence sur ta réussite ?
FP : Le domaine du spectacle où j’exerce est différent du domaine de prédilection de mon père qui est l’écriture. Mais mon père m’a transmis quelque chose qui compte beaucoup dans son métier et qui joue un grand rôle dans mon travail, c’est sa curiosité. Cette curiosité fait que je m’intéresse à des disciplines variées et que je les mêle dans mes spectacles. Ce qui m’intéresse, c’est de ne pas faire les même choses, d’explorer des univers différents et d’être très éclectique dans mes affections artistiques. J’adore l’opéra, mais je peux aussi aimer les One man show comiques. Je navigue sur des créneaux populaires, mais je m’intéresse aussi à des choses qui peuvent sembler élitistes. Je suis capable de lier les deux. Lui aussi, et je pense que c’est quelque chose qu’il m’a transmis.
Mon père d’autre part, m’a aidé a développer ma profession en m’apprenant à communiquer, à contacter les gens, à faire des démarches. C’est un point de notre travail dont on ne parle pas, qu’on ne voit pas du tout, mais c’est en réalité peut-être soixante dix pour cent de notre activité. Pour pouvoir être vu sur une scène, il faut avant avoir fait de nombreuses démarches, avoir rencontré des gens, avoir une équipe autour de soi. Il faut savoir lier contact, c’est très important. Et mon père m’a non seulement aidée mais il m’a appris à le faire.
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« Mon père m’a transmis quelque chose qui compte beaucoup dans son métier et qui joue un grand rôle dans mon travail, c’est sa curiosité. »
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R : Tu es chanteuse : tu te formes au chant, tu le pratiques, et tu crées des spectacles chantés ( « Fantaisie en Fa’m majeure », « Cocottines »). Dans ton spectacle « Le Bout du bout du monde« , de petites chansons rythment les rebondissements de l’histoire.
As-tu le sentiment que la musique, le chant, prend de plus en plus de place dans ton travail et ainsi, d’être en train de réaliser un rêve ?
FP : Absolument. Si je me laisse aller à rêver, je me dis que j’aurais aimé être chanteuse d’opéra. J’ai commencé par le théâtre, par être professionnelle sur scène dans des spectacles. On chantait un peu parfois, mais ce n’était pas pointu musicalement. De plus en plus, maintenant j’ai envie de me rapprocher de ce rêve-là, en mêlant à mes spectacles la musique et le chant mais aussi en me consacrant, en tant qu’interprète, au vocal pur.
R : « Fantaisie en Fa’ m majeure » est un de tes spectacles chanté, créé et interprété en duo.
Peux-tu nous dire comment ce spectacle a vu le jour ?
FP : « Fantaisie en Fa’m majeure » est le premier spectacle chanté de ma compagnie. Il s’adresse plutôt à des adultes. Il a démarré de mon envie de créer quelque chose avec une chanteuse, Véronique Marine, dont j’adore la voix (elle a une voix travaillée, lyrique) et qui pour moi est un grand exemple. Je lui ai proposé de travailler avec moi sur un spectacle, chanté certes, mais aussi théâtralisé. Ca l’a intéressée et on a commencé à chercher ensemble des chansons qui nous plaisaient à toutes les deux et qu’on avait envie de chanter. A partir de là on a commencé à imaginer une histoire. On a transformé parfois les paroles de certaines chansons. On en a harmonisé à deux voix. On a mêlé à l’ensemble des airs lyriques. C’est un mélange original puisqu’il réunit des chansons du répertoire populaire français de chanteurs réalistes avec des airs d’opérette ou d’opéra.
R : Tu chantes dans d’autres spectacles… Tu as des projets de nouvelles créations chantées ?
FP : « Cocottines » est un tout nouveau spectacle. J’ai pas mal de spectacles qui s’adressent aux enfants, et j’en voulais un qui soit vraiment chanté pour les enfants. Dans « Le Bout du bout du monde », il y a des petites comptines, mais c’est ponctuel tandis que « Cocottines » est vraiment raconté en chansons. C’est l’aspect vocal qui m’a intéressé. Le chant à deux voix, la polyphonie, et la recherche d’harmonies avec une autre chanteuse, pour éveiller les petites oreilles.
R : Et les petites oreilles, elles réagissent comment ?
FP : « Cocottines » a été bien accueillie par le jeune public pour qui on l’a jouée mais pour l’instant, on n’a pas encore de recul car c’est une création toute nouvelle.
R : Amener le le chant lyrique dans tes spectacles te tient à coeur…
FP : Le monde lyrique est réservé normalement à une élite. Il y a plusieurs années que me trotte par la tête l’envie d’amener cette musique savante sur des choses populaires et dans des lieux où on n’a pas l’habitude les entendre. De l’ouvrir à des publics et qu’ils puissent y prendre du plaisir. Et l’intégrer après dans leur vie.
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Une mini-odyssée comme en rêve
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Dimanche 2 décembre, Frédérique et sa complice Hélène ont installé leur mignon théâtre à Savigné L’Evêque pour une représentation du « Bout du bout du monde »
Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, aujourd’hui, les comédiennes de la compagnie TTT venues présenter au jeune public de Savigné L’Evêque leur spectacle.
Vêtues de noir, les cheveux ceints d’un bandeau, Hélène et Frédérique, en costume de marionnettistes, vont s’effacer au profit des personnages magiques auxquels elles s’apprêtent à donner vie et qui eux, sont aussi différents que le sont l’eau et le soleil.
Les couleurs sont harmonieuses, la lumière subtile dans ce mignon théâtre où le héros, l’attachant Perlito goutte d’eau, entreprend un voyage, une mini-odyssée qu’il effectue moitié dans l’eau, moitié dans les airs, et…en baignoire.
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Perlito entreprend un voyage
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Courageux comme Ulysse, le soldat de l’eau aux formes barbapapesques rencontrera sans tarder la deuxième star du spectacle : une superbe créature solaire, aussi longue qu’il est rond, avec qui il tombera en amitié.
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« Coucou!«
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Une amie
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« Le Bout du bout du monde » est une fable sur les éléments servie avec maestria par deux comédiennes et éclairée par le talent de plasticien de Jean-Pierre Lopez
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Ecrit par Frédérique Poslaniec, monté et joué par Frédérique Poslaniec et Hélène Arthuis, le « Bout du bout du monde » est une fable sur les éléments. Celle-ci, servie avec maestria par les deux comédiennes que nous aimons, est éclairée par le talent d’une troisième personne : Jean-Pierre Lopez, l’artiste qui a su donner forme, expression et couleur à ce spectacle très doux qui passe comme dans un rêve.
Réjane